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Entreprise

Interview Point de vue : Laurent Leprévost, Directeur Général de Groupe Babylone

Comment un expert en évaluation immobilière se retrouve à diriger une société immobilière de commercialisation ?

Il faut distinguer deux points, l’élément opérationnel et le métier. Ayant effectivement dirigé des services d’expertise en évaluation immobilière, le rôle de directeur général reste le même : assurer la direction opérationnelle de la structure, définir, aux côtés du PDG, la stratégie de l’entreprise, créer les conditions de son développement, traiter le reporting, vérifier la trésorerie, etc. Que ce soit dans une société d’expertise, de transaction ou dans tout autre société, le rôle de directeur général est celui d’un chef d’orchestre.

L’autre aspect est lié au métier. Comme j’ai eu l’occasion de le préciser lors d’interviews, l’expert et le broker sont les deux faces d’une même pièce. Pendant de nombreuses années, je n’ai cessé de dire aux experts que pour bien connaitre la formation d’un prix il faut savoir d’où l’on part, quelles sont les méthodes de commercialisation, les arguments des acheteurs pour faire baisser le prix. C’est alors le « terrain » qui parle. L’expert observe le marché, collecte des données, analyse l’immeuble mais il lui manque de se frotter à la réalité concrète d’une négociation.

Pour les brokers, le chemin est inverse. Le métier évolue de plus en plus vers celui d’un sachant, expert, capable d’accompagner un client dans toute sa chaine de valeur : validation des surfaces nécessaires, restitution des tendances de marché, assistance à la contractualisation des baux, modularité des locaux, sous-location, baux dérogatoires, conception et aménagement des bureaux, etc.

Le broker concilie aujourd’hui les deux points de vue, celui de l’observateur d’un marché, d’un secteur et le partenaire d’entreprises qui cherchent à s’implanter dans tel ou tel secteur. Ce qui veut dire que pour bien conseiller son client, le conseil en immobilier doit bien comprendre l’écosystème de celui-ci, sa concurrence, ses besoins en locaux, en connectivité, en maitrise de coût. C’est ce qui rend ce métier passionnant ! C’est la mort des ouvreurs de porte et le règne du conseil…

Avez-vous une illustration de ce point de vue ?

Oui, au travers de nos appels d’offre, des marchés publics, mais aussi de simples utilisateurs, nos clients nous perçoivent comme un assemblier de valeurs pouvant mobiliser juristes, architectes, économistes de la construction, consultants, etc. Nous opérons de plus en plus en mode projet. Nous sommes récemment intervenus sur un actif pour lequel nous avons mis à disposition de notre client banquiers, artisans, designers, juristes. Après une vacance de 20 mois nous avons repositionné l’actif, créé des grands plateaux, mis en plan un plan marketing et permis l’écoulement, une fois les travaux achevés, en moins de 2 mois !

Quelques mots sur votre organisation et vos départements ?

Nous avons 5 départements (bureaux, commerce, logement, investissement, gestion locative), 5 directeurs, 1 direction générale, un Back Office et un pôle analyse.

Entre 2014 et 2018 notre chiffre d’affaires ont été multipliés par 4, nous avons pris à bail 2 000 m² dans le 8ème arrondissement de Paris (dont une partie sous-louée). Nous avons recruté une DRH, des analystes, des documentalistes, une chargée de communication, un infographiste.

Nous avons une ambition forte, celle d’être un acteur agile et indépendant qui a vocation à prendre part aux débats de Place, aux problématiques rencontrées, sans langue de bois. L’esprit entrepreneurial de nos fondateurs, Lior ROTH et Yonatan RENAUDIE, insuffle toujours nos équipes. Les prises de décisions sont rapides, nous n’avons pas d’actionnaire à Sydney ou à Londres. Nous sommes une PME et à ce titre nous partageons les mêmes problématiques que nos clients. Nous prenons le métro et le RER tous les matins, nous rencontrons des chefs d‘entreprises, des investisseurs institutionnels, des particuliers, bref nous sommes dans la vraie vie avec des vrais gens ! C’est ce qu’ont apprécié plus de 500 entreprises implantées par nos équipes.

Quelle est votre vision du Capital Markets ?

Elle est dans la droite ligne de ce que j’ai évoqué récemment, au message convenu, aux marchés qui vont toujours bien, à certains arbres qui pourraient monter jusqu’aux cieux, notre objectif est de donner tous les arguments, tous les atouts à cette clientèle exigeante pour bien arbitrer ou bien acheter.

Nous n’avons pas hésité à prendre des positions sur le phénomène d’une bulle immobilière ou sur la rigidité de certaines stratégies immobilières. Nous aurons l’occasion dans l’avenir de communiquer à ce sujet et de rappeler un critère absolu, le bon sens.

Comment arrivez-vous à motiver vos équipes ?

Le rapport des salariés avec l’entreprise a complétement évolué. Il est nécessaire de donner un sens à l’activité de votre société, de rappeler encore et toujours la stratégie, les étapes clés, les plans de carrières et assouplir le cadre de l’entreprise qui parait parfois étouffant pour les jeunes générations. Ces dernières ne veulent plus sacrifier leur vie privée et recherchent un climat épanouissant. Le lien de subordination évolue. Nous sommes ainsi tout particulièrement heureux d’avoir obtenu le label Happy At Work du premier coup en frôlant l’intégration du top 10 des entreprises.

Retrouvez Laurent Leprévost sur Radio Immo, animateur de l’émission Market View